SI Achats : faut-il choisir un éditeur Français ou Américain ?

 

Par Maurice Hamoir, Directeur Business Development Oalia

A l’heure de la démondialisation galopante, on pourrait estimer que, comme n’importe quel autre des marchés fournisseurs, le segment des éditeurs de Solutions Achats devrait connaitre, lui aussi, une forme de préférence nationale. Or il n’en est rien.

Si cette question a été abordée récemment lors d’une table ronde du dernier Salon Solutions (Porte de Versailles, du 10 au 12 Octobre), les débats se sont concentrés sur les rapports de force entre les marchés, ou encore entre les éditeurs et les acheteurs. Et chacun de nous expliquer que, comme le marché américain représente à lui seul plus de 50% du marché mondial, il est logique que leurs représentants nationaux soient dominants, et que c’est aussi normal que l’outsider d’origine française ait basculé son barycentre en Californie pour mieux répondre à cette réalité. Et les intervenants (dont je faisais partie) de convenir ensemble que la nationalité était secondaire par rapport à l’obligation de concentrer ses moyens, en termes de développement et de technologie.

Mais la question mérite mieux qu’un compromis de salon (…) car elle lève le voile sur des obstacles persistants, et qui appellent des réponses adaptées. Si le SaaS s’est imposé aujourd’hui comme le mode préféré pour les SI (Achats ou autres), il se heurte actuellement
à 3 freins majeurs :
·       Un déficit d’adoption chronique
·       Un manque de réactivité par rapport à l’évolution des besoins
·       Une exigence croissante de sécurité sur les données

La seule réponse efficace à ces problématiques se résume en un mot : la proximité, la proximité entre client et éditeur. Proximité entre les utilisateurs et les équipes support, proximité entre le métier Achats et les équipes de développement, proximité enfin entre les infrastructures clients et celles des éditeurs. Si le centre de décision, la direction Achats, les systèmes internes d’un client sont basées en France, il est alors évident qu’un éditeur français ou solidement établi en France apportera davantage de garanties par rapport à un autre dont les ressources engagées se trouvent de l’autre côté de l’océan. Les solutions informatiques s’affranchissent certes des distances et des frontières, mais les équipes et les hommes (et femmes) se nourrissent avant tout de contacts directs et réguliers. Et l’exigence croissante de souveraineté numérique pousse, elle aussi, à définir un périmètre sécurisé, à proximité encore, pour la circulation et l’hébergement des données.

En synthèse, s’il y a peu de chances qu’on assiste dans les SI Achats à un vrai mouvement de « relocalisation », si la nationalité d’un éditeur restera un critère marginal dans la sélection de sa Solution, les projets en cours ou à venir vont cependant tous mettre l’accent sur cette proximité, et devraient de ce fait renforcer la nécessité d’une empreinte géographique forte des éditeurs, par rapport à leurs marchés cibles.